Des produits suspendus dans plusieurs commerces à Jette

Depuis deux ans, quelques commerçants proposent à leurs clients de payer un produit et de le laisser en suspens pour quelqu’un qui ne pourrait pas se le permettre.

Un collectif citoyen s’est organisé à Jette pour mettre en place l’initiative « produits suspendus » depuis décembre 2017. « Quelqu’un m’avait parlé de ce concept et je me suis réuni avec deux personnes, ensemble on a lancé cette initiative », explique Stefan Dooreman, un des membres du groupe de travail « Produits suspendus ». L’initiative s’inspire des cafés suspendus, une pratique typique de Naples selon laquelle un client d’un établissement paye sa consommation et une consommation en plus qui restera en suspens afin que quelqu’un qui ne peut pas se l’offrir en profite. « À Jette, pour l’instant il y a entre sept et huit commerçants qui participent à l’initiative, maintenant on cherche à étendre le réseau », précise-t-il.

DIVERSITÉ DES PRODUITS

Parmi les commerçants qui participent à l’initiative, on trouve Frédéric, gérant du restaurant Il Cappuccino, sur la place du Miroir. « Il y a un an qu’on participe à l’initiative, nos clients ont laissé des cafés et des soupes en suspens et quelques sans-abri qui fréquentent la place ont pu en profiter », raconte-t-il. « Au début cela a très bien marché, maintenant il y a eu une baisse parce qu’on n’a plus de flyers », regrette Nathalie, du magasin d’alimentation bio Au Rayon Bio. Malgré le bon accueil des clients, les personnes pouvant profiter de ces produits suspendus n’oseraient pas les demander selon cette commerçante. « On a vu que parfois c’était gênant pour eux de demander ces produits, du coup on a décidé de les donner au centre d’entraide qui leur fait parvenir, comme ça, ils sont plus à l’aise », avoue-t-elle. Mis à part les commerces de Frédéric et Nathalie, d’autres établissements Jettois participent à l’initiative des produits suspendus. « Il y a un salon de coiffure, une boulangerie, un restaurant, un magasin de jouets, le centre culturel et récemment une libraire spécialisée en BD nous a aussi rejoints », se réjouit Stefan. Deux ans après avoir lancé cette initiative à Jette, le groupe de travail cherche maintenant à attirer de nouveaux partenaires. « On aimerait avoir un copy-center, une papeterie ou un salon lavoir, pour cela on lancera une nouvelle campagne de publicité », termine un des responsables du projet.

LA COMMUNE SOUTIENT L’INITIATIVE

Afin d’attirer plus de commerçants, le groupe de travail est en train de lancer une campagne publicitaire sur l’initiative et pour cela, il compte avec le soutien de la commune. « En tant qu’assistant social de profession et échevin de la vie sociale et citoyenneté et du personnel communal de Jette je ne peux que soutenir ce genre d’actions », avoue Jacob Kamuanga Tujibikile (cdH). Selon l’échevin, l’initiative des produits suspendus devrait prendre un coup d’air frais après le lancement d’une nouvelle campagne de communication sur cette action. « Nous avons imprimé des flyers qui vont être distribués aux commerçants et nous leur fournirons aussi des posters qu’ils pourront afficher sur leurs vitrines », précise-t-il. D’après lui, ces deux actions devraient aider à faire participer davantage de commerces mais aussi à informer les clients potentiels. « Un article sera aussi publié dans le prochain Jette Info, le journal communal, pour informer tous les riverains », ajoute l’échevin. Ces mesures devraient aussi contenter les commerçants qui, comme Frédéric, souhaitaient plus de matériel pour faire connaître l’initiative. « On doit informer les clients parce qu’ils ne savent pas ce que c’est, nous, on fait la publicité sur Facebook et on la fera aussi sur notre site web qui verra bientôt le jour », assure le gérant.

Source: https://www.lacapitale.be/